Parc d'Attractions

Les jours s'enchaînent, la peur s'accumule, le manque me déchire. Je suis un pantin animé par l'envie de nouvelles cordes, par l'envie de sortir de cet état de désarticulation. Mes nuits sont animées par l'alcool et le mirage de son visage, mes journées par la fatigue et l'hésitation. Je ne réfléchis aucun de mes actes, je ne prémédite aucune des mes actions. J'écume ma patience épuisée; j'enlace l'extrême de mon manque.

La nuit est tombée depuis déjà de longues heures sur New York. Les filles mal habillées se précipitent dans les rues, les hommes en quête d'une fille baisable baffouent déjà les bars. De la terrasse de mon appartement j'observe les lumières agitées de cette ville qui ne s'endormira pas ce soir. Paris me manque, mais pas autant que lui. Une bourrasque de vent caresse violemment mon visage, je lâche la barrière et retourne dans l'appartement. Les murs blancs sont impersonnels, le parquet à cinq milles dollars le mètres carré ne me plait pas, le canapé en cuir blanc est trop grand. Sur la table basse mon sachet de coke réside paisiblement, je le fixe avec envie tout en appelant un putain de taxi jaune, quel manque de goût. Vient enfin le moment où je raccroche, la table hurle mon prénom. Je m'accroupis près d'elle et fouille mon sac prada pour y trouver une paille et ma carte gold. Mes doigts tremblent de désire et d'excitation. J’attrape avec poigne le lourd cendrillet en cristal brute et effrite l’énorme cailloux de coke que j’ai payé une fortune cette après-midi. Habilement je trace mes lignes de jouissances. Je fais pénétrer la paille en or plaqué dans ma narine droite, puis dans ma narine gauche. Dans la droite, dans la gauche. Qu’il fait bon de vivre.
Le chauffeur de mon taxi me reluque à travers le rétroviseur, il ferait mieux de s'occuper de la route l’imbécile. Je regarde d’un air désabusé le paysage bétonné, alliant building et poteaux électriques. Je n’aime pas l’odeur qui se diffuse dans le taxi, vous savez, celle du déjà touché. Je déteste la superbe robe Christian Dior que je porte, et je trouve mes talons Louboutin trop clinquants. Ce soir j’ai décidé de passer la nuit dans une boite branchée de NY et la matinée dans mes draps avec un inconnu. La taxi s’arrête, et le chauffeur me dit que je suis « arrivée à destination » un sourire pervers accroché aux lèvres. Je ne prend pas la peine de le regarder plus longtemps et me contente de lui balancer deux trois billets qui suffiront largement à payer ce que je lui dois. Je sors d’un pas assuré de la voiture jaune. Mes jambes vacillent quelque peu à cause de la coke et ma mâchoire est tellement contracté que j’aurai sûrement du mal à parler distinctement. Décidément, la soirée débute dans les règles de l’art.
La boite de nuit est bondée de monde. Le corps transpirent, se heurtent avec passion et l’alcool dévale élégamment les gosiers. Je crois que je suis à mon troisième cosmopolitains, mais à vrai dire je n’ai pas réellement compté. A quoi bon ? Que je compte ou ne compte pas, ça reviendrait au même. Mon voisin qui me pelote depuis quinze longues minutes s’est enfin décidé à m’emmener danser. Il se dandine tel un Don Juan des temps modernes. Il doit certainement être convaincu d’avoir mis la main sur la proie du siècle et que demain matin il pourra filer de chez moi en douce me laissant seule et désespérée dans mes draps. Naïf. Si seulement il pouvait s’imaginer qu’il sera foutu à la porte à peine m’aura-t-il filer mon putain d’orgasme. Je souris, je ris, je tape des mains. Je me tortille frénétiquement contre son corps et je peux sentir du bout de mes doigts ses muscles se raidir de plaisir. J’effectue, lentement, sensuellement un tour sur moi-même. Je m’arrête, ma respiration s’affole. Mes jambes trembles et je suis prise de sueur froide. Le foule entière s’efface tout à coup, je ne sais pas si les mains de mon inconnu continue de parcourir mon corps et à vrai je m’en contrefiche. J’ai l’impression que je vais tomber dans les pommes, ma gorge se serre, mon estomac se noue. L’homme qui vient de passer la porte, qui vient de s’asseoir sur ce divan en cuir rouge, j’en suis convaincue, c’est lui.

Samedi soir, hors de question de rien faire. Voilà ce que s'était dit Ella aux alentours des dix-neuf heures. A ce rappel à l'ordre, la jeune femme avait enfilé une petite robe Gucci, dans des tons assez clairs et une paire d'escarpins Louboutin noir. Un coup de crayon noir chanel qui coûte dix euros soixante dix à l'unité sur les yeux, son sac prada dernière collection en main et s'était parti.

Il était à present trois heure cinquante six du matin, et Hell se déanchait frénétiquement sur un son techno au milieu de corps inconnus et transpirants. Elle était dans une des boites des plus branchées de New York, le World Place, pour une soirée "move your body". Elle y était venue seule, pour ne pas changer. Ces derniers temps et contrairement à ses habitudes Parisiennes Ella passait énormement de temps seule. Mais pour le moment, ça ne la gênait pas, puisque de toutes façons peu importe où qu'elle soit, si ce n'est pas avec Andréa, elle sera forcement seule. La jeune femme, aux joues rosées par la chaleur quitta tout en se déanchant la piste de danse, et se dirigea vers la banquette où se trouvait son sac et son verre de vodka. A deux places de là, un couple, si on pouvait apellé ça comme ça, se chevauchait allegrement et sans gène au milieu de la foule au sang alcoolisée. Hell saisit son verre et le termina cul sec tout en harponnant son sac à main hors de prix et pour ensuite s'élancer en titubant jusqu'aux sanitaires. Elle rentra alors dans les toilettes décorés façon hotel de luxe. S'y bousculaient un escadron de Pouffiasses, aux maquillages bon marché, qui tentaient de se remodeler le faciès en tirant leurs rides précosses et en s'arrosant généreusement de Terracotta par-dessus les UV... "Pardon, escusez-moi, je voudrais prendre ma coke." L'héritiaire s'enferma, et sortit en tremblant le sachet de sa pochette Louis Vuitton qui se trouvait dans son sac. Elle saisit alors sa carte de crédit à l'utilité perdue, et se mit à effriter avec application les grains sur la cuvette rabattue. La jeune femme, s'agenouilla et observa quelques longues secondes les cinq traits alignés. Elle se mit à aspirer... Et d'un. Et de deux. L'euphorie était entrain de monter. Elle marqua une pause et s'apprêta à de nouveau inviter avec allegresse la poudre blanche à pénetrer ses narines candides. Trois. Quatre. Cinq... Elle expira, un faible jouïssement était perceptible dans son soupir, puis finit par se relever. En se relevant elle se cogna la tête contre le mur mais ne sentit rien, étant déjà bien accrochée. Ella ouvrit brusquement la porte qui vint claquer contre une autre. Sous la lumière flatteuse, Hell aperçevait son reflet dans le miroir. La beauté du diable, une goutte de sang lui perlait à l'arcade. La jeune femme s'essuya instinctivement et quitta les toilettes où tous les regards étaient braqués sur elle et son air dépravé. Elle fendit alors la salle avec aisance et se dirigea sans crier gare vers la sortie. Le videur la matte, de la même façon que lorsqu'elle était rentée. Un doux rire lui échappa, mais elle ne stoppa pas pour autant sa marche éffrontée. Dehors un vent frais soufflait par bourasque régulière et le ciel foncé et parsemé par quelques nuages épais était entrain de s'éclaircir peu à peu, le soleil levant. La douceur de l'aurore envahissait tous les carrefours, les troittoires illuminés encore par les quelques lampadaires éclairés formaient des perspectives rendant le paysage sévère. Hell inspira l'air pollué, pronfondement, et regarda de part et d'autre de la rue. Le côté droit lui paraissant plus prometteur elle s'élança le pas vascillant en sa direction, observant au passage toutes ses ados à moitié bourrées qui comparaient leurs robes achetées dans une friperie bon marché pendant les soldes et qui vallaient, bien plus que certainement, deux fois moins cher que les souvetement d'Ella. Leurs robes lui semblaient vivantes et Hell les voyaient serpentaient autour des corps des jeunes filles, puis observait stupéfaite leurs couleurs se diluer et tapisser le sol par la même occasion. Le vent faisait virvolter les longs cheveux blonds de la jeune femme qui pensait voler, et fit naitre un discret frisson qui remonta le long de sa frêle colonne vertebrale. Ella ria aux éclats tout en s'appuyant contre un mur. Le sol semblait tourner sous ses pieds et le mur desister sous son poids. La jeune camée resta vingt bonnes minutes à parler intérieurement aux nuages et à déliberer mentalement de la condition humaine en cas de solitude extrême. Puis, reprit sa marche, sans savoir pour autant où elle se rendait. Pour seul but de fuir sa souffrance accamblante.

Cela faisait maintenant deux bonnes heures que la jeune femme déambulait dans les rues New-Yorkaises casiment désertes. Elle était en pleine déscente et avait cette horrible sensation de manquait d'air. Elle était entrain d'étouffer. Elle apporta sa main jusqu'à sa bouche pour pouvoir tousser quand un liquide tiède vint parcourir ses doigts. Elle les metta alors dans son champs de vision et constata déboussoullée qu'ils était immaculés de sang. Elle ramena alors précipitement ses mains à son visage, badigeonnant ainsi sa peau du liquide rouge foncé. La panique s'emparait d'elle et son coeur se serrait d'angoisse. Elle avait sûrement du trop insisté sur la coke ces derniers jours. Sa robe était tachée de sang et ses cheveux collés à son visage. Ses mains tremblaient et son nez pissaient le sang, quand soudain ses jambes vascillèrent et se derobèrent sous le poids plume de l'héritaire. La laissant ainsi, le visage ensanglanté s'écrouler sur le sol betonné.