New York - The Dark Side

Cher monsieur Kant,

Non content d'être un artiste raté doublé d'un toxicomane, certains racontent vous avoir vu tapiner le long des trottoirs mal famés de la ville. Qui dit faux, qui dit vrai, là n'est pas la question, mais l'on en déduit aisément que l'argent est une denrée rare en votre demeure. Et cela n'ira pas en s'arrangeant ...

En effet, quelle ne fut pas votre surprise quand - un beau matin - vous vous retrouvâtes confronté à un relevé bancaire fraîchement sorti de votre boîte aux lettres vous indiquant un déficit de plus de 35 000 $ sur votre compte ! Erreur de la banque, erreur de votre part, truandage ou manigance destinée à vous porter préjudice, peu importe, le fait est que le banquier s'affole et vous envoie les huissiers pour saisir l'intégralité de vos biens matériels - et ce - sans même vous laissez le temps de réagir ! Vous voyez votre logement se faire piller de fond en comble avec la bénédiction de la justice qui - sachez-le - n'a pas l'air décidée à prendre en compte vos lamentations expliquant que vous n'y êtes pour rien ...

Cher monsieur Kant, La Fatalité est au regret de vous annoncer que - du jour au lendemain - vous vous retrouvez à la rue, sans un sou en poche, sans rien d'autre que vos yeux pour pleurer en fait ...

Cordialement, votre fidèle inquisitrice.

Et la grande gagnante de la loterie fatale est ... VOUS, Miss O'Connor !

En plus d'être une étudiante modèle ainsi qu'une sportive accomplie, vous décidez de vous engager comme pompier volontaire à la caserne de Saten Island. Jusque là, tout va bien. Le résultat de votre stage au FBI promet un rapport tout ce qu'il y a de plus élogieux sur vos performances et - Dieu merci - personne ne semble vous soupçonner en ce qui concerne la relation que vous entretenez avec le fugitif Systol. Gagnante sur tous les tableaux, vous incarnez l'image parfaite de la femme épanouie et vaillante.

Apprenez cependant, mademoiselle O'Connor, que la confiance en soi est un bien vilain défaut lorsqu'elle est poussée à outrance ... La semaine passée, alors que votre supérieur vous communiquait - à vous et votre équipe - l'adresse d'un appartement dans le centre de Manhattan, vous avez décidé de prendre l'affaire en mains seule et sans renforts, rejetant avec panache les propositions d'accompagnement dispensées par vos coéquipiers. La mission était simple : un serpent catégorisé NAC (nouveaux animaux de compagnie) s'était échappé de son vivarium, il fallait aider le propriétaire à reprendre le contrôle sur le reptile venimeux. Manque de chance, lorsque vous arrivez sur les lieux le serpent ne semble pas vouloir coopérer et c'est après vous être faite piquer à la cheville que vous réussissez enfin à le remettre dans sa boîte. Évidemment, vous courez vous faire soigner au centre anti-poison le plus proche et pensez que l'histoire est close lorsque le spécialiste vous affirme que votre santé n'est plus menacée.

Erreur ? Peut-être bien ... Une semaine jour pour jour après cette morsure douloureuse, vous commencez à éprouver des nausées et des pertes d'équilibres. Fébrile, vous retournez au centre anti-poison qui - après examen - ne trouve aucun signe de venin dans votre sang et vous invite à faire un crochet par l'hôpital. C'est au service de recherche sur les maladies tropicales que vous apprenez la nouvelle :

Félicitation Miss O'Connor, vous voici maintenant infectée par le Madawaï, une bactérie dont les serpents sont les porteurs saints et qui - une fois intégrée à l'organisme humain - provoque vomissements, vertiges et - au bout d'un certain temps - pertes de mémoire occasionnelles. A ce jour, la médecine se propose de lutter contre le premier des 3 symptômes, mais aucun traitement n'a encore été trouvé contre les pertes d'équilibre et les amnésies ponctuelles.

La grande inquisitrice se permet de souligner le fait que de tels symptômes rendront votre avancée professionnelle extrêmement laborieuse. En tant que stagiaire, vous vous devez d'avertir le FBI de votre contamination, et c'est sans grands espoirs d'être encore acceptée chez les pompiers que vous devrez tenter de convaincre les soldats du feu que - malgré votre déséquilibre et vos trous de mémoire - vous pouvez toujours faire partie des leurs ...

En vous souhaitant de vous remémorer la tranquillité de votre vie avant son intervention, La Fatalité vous salue bien.

Cher Monsieur Morrison,

C'est bien beau d'emmener votre chère et tendre Bella Von Sträten dans un restaurant chinois pour passer un peu de temps avec elle, mais lorsque l'on vous sert du chien dans votre assiette, vous êtes soudainement horriblement dégoûté. En effet, depuis trois jours, Bipeur se porte disparu. Pendant que vous faisiez les yeux doux à celle qu'il vous fait tourner la tête, votre cher (ancien) animal de compagnie en profita pour se faire la malle. Attristé par ce départ soudain, d'autant plus que vous avez passé votre temps libre, ces derniers jours, à faire toutes les SPA de la ville - sans succès, à vrai dire -, un soir, vous décidez de vous changer les idées avec Miss Von Sträten. Un chinois, quelle bonne idée ! Faisant confiance au chef, vous lui demandez de vous apporter sa spécialité. Vous goûtez, c'est délicieux. Mais lorsqu'il répond à votre question existentielle qui n'était autre que "Qu'est-ce que c'est ?" et qu'il vous répond "Du chien, monsieur", vous ne pouvez vous empêcher de trouver que ce n'était pas si bon que ça et être pris d'un profond dégoût. Allez, Monsieur Morrison, expliquez donc à vos amis la raison pour laquelle vous êtes devenu végétarien, ils feront peut-être plus attention à leur sale cabot désormais...

Cordialement,
La Fatalité.